Yang 24 – notes B

(Travail commencé le 10 novembre 2008).

the waist is the commander of the body
(Yang, Cheng-Fu)

Le quyên des 24 images,,c’est la la forme de Pékin, une séquence de 24 figures

èr shí shì tài quán


taï-chi-chuan
, 24 figures

èr

简化太极拳

shí shì jiǎn-huà tàiquán
t
aï-chi-chuan simplifié, 24 figures

La séquence de Pékin, dite forme de Pékin, est un enchaînement de mouvements de taijiquan (taï-chi-ch’uan) qui comporte 24 figures, toutes de style Yang.
Cette séquence a été créée en Chine en 1956 ; elle est pratiquée partout dans le monde. Chez nous, à l’école du roseau, son nom, c’est le quyên des 24 images.

Yang ( 杨 ) est un nom de famille. La signification de ce nom, c’est : peuplier. C’est celui des maîtres Yang, Lü-Chan (1799–1872) et de son petit-fils, Yáng, Chéng-fǔ (1883–1936). On leur doit le taï-chi-chuan (太极拳 – taijiquan) de style Yang (杨式 – Yáng shì).

En allemand, « la forme de Pékin » se dit « die Peking-Form » et c’est « eine Kurzform mit 24 Bildern », en français : « une séquence courte, de 24 figures » (traduction correcte), « une forme courte avec 24 images » (traduction mot à mot). Les professeurs de l’école du roseau sont français et allemands et, dans l’école, la forme de Pékin nous vient d’Allemagne. C’est probablement de cette traduction approximative que vient le nom de « quyên des 24 images « que nous donnons, au sein de l’école des roseaux, à la forme de Pékin. Et de même, une séquence de 9 figures à l’éventail, nous l’appelons le « quyên des 9 images ».

Ssur le site internet de l’académie rhénane de tai-chi (http://www.iptaichi.de), on trouvera les noms des 24 figures en allemand à l’article < die 24er Kurzform / Pekingform > de la rubrique < Taichichuan / neue Formen >. Ils sont bons et meilleurs que ce que l’on trouve généralement sur l’internet en anglais ou en français. Le découpage de la séquence en 24 figures diffère de celui-ci après mais il s’agit bien de la même séquence.

Le texte chinois ci-après est une synthèse des meilleurs textes disponibles. C’est la facilité à rendre en français le nom d’une figure, et sa signification martiale possible (y compris en prenant en considération l’enchaînement avec la figure suivante) qui a guidé l’édition du présent texte chinois. Il comporte les noms des figures en chinois mandarin, avec deux graphies (celle dite traditionnelle et celle dite simplifiée), la translittération en pinyin et la transcription phonétique EFEO (Ecole française de l’Extrême-Orient) ou supposée telle, ainsi qu’une transcription probable en sino-vietnamien et une traduction française inédite,  établie par moi-même, le webmestre de ce portail. Je me suis servi des meilleurs dictionnaires (dont le grand Ricci chinois-français de la bibliothèque de Paris-Beaubourg et le dictionnaire internet chinois-anglais de la télévision de Hong-Kong). Dresser la liste des noms des figures en vietnamien et en établir une traduction en français pourrait constituer une phase ultérieure du travail.

J’ai mentionné pour chaque figure la direction principale du regard, à l’instar de ce que fait une école de Taïpeh (cf.: http://www.taichi37.org/601-1.htm).

DOCUMENT DE TRAVAIL :

0
préparation
yù bèi shì
yü pei che
dự bị thức à 12 h
mot à mot :

预 [yu4] = beforehand – in advance – to advance – to prepare

备[bei4] = get ready – to prepare – to provide or equip

预备 [yu4] [bei4] = preparation – preparatory – to make ready – to prepare势 [shi4] = conditions – gesture – influence – male genitals – momentum

tandis que :
式 [shi4] = form – pattern – style – type

1
起势 début
起勢
qǐ shì
ts’i che
khởi thức à midi
Litt.: un mouvement (shi4) consistant à se lever puis à entreprendre (qi3) [l’exécution de la séquence].
2
野马分鬃 le cheval sauvage scinde sa crinière
野馬分鬃
yĕ mă fēn zōng
ye ma fen tsong
dã mã phân tông — à 9 h
Variantes :
mandarin – graphie dite simplifiée : 左右野马分鬃 (zuŏ yòu yĕ mă fēn zōng)
mandarin – graphie dite traditionnelle : 左右野馬分鬃 (tso yeou ye ma fen tsong)
sino-vietnamien. : tả hữu dã mã phân tônglitt.: gauche-droite sauvage cheval scinder crinière
[feng1 = fendre, disjoindre, désunir, scinder ; séparer ; diviser ; partager ; rejeter ]
1./ L’expression 左右 (zuo you) signifie littéralement « gauche, droite » mais elle  a pris un sens idiomatique, quelque chose comme « alternativement ». Le mouvement s’effectue d’un côté, puis de l’autre – ce qui représente un cycle -, et ainsi de suite ; le nombre de cycles n’est pas précisé et le dernier cycle peut être incomplet ; le mouvement ne commence pas nécessairement à gauche, il peut commencer à droite. Dans le cas de cette figure-ci, on effectue le mouvement à gauche, puis à droite, puis de nouveau à gauche.
2./ Le chinois ne précise pas de quelle crinière il s’agit. Le français, lui, a besoin de préciser que c’est sur sa propre crinière que le cheval agit. D’où le pronom possessif explicité dans le français.
3./L’essentiel du mouvement est une vive rotation des hanches, d’1/4 tour environ. Cette impulsion fait partir les bras, l’un dans un sens, l’autre dans l’autre. On conduit ensuite le bras avant pour que la main avant frappe l’adversaire au flanc, sous l’aisselle, au cou ou au visage. Le bras arrière équilibre.
4./ Possibilité de saisie du bras de l’adversaire, qu’on effectue ou non au préalable cet atemi, puis clé.
5./ Déraciner l’adversaire pour le déséquilibrer et le faire tomber est un autre mouvement, le vol oblique.
3
白鹤亮翅 la grue blanche fait voir ses ailes
白鶴
bái hè liàng chì
pai hö leang tch’e
bạch hạc lượng / xí — idem
Litt.: blanche grue montrer ailes

« La grue blanche déploie ses ailes » est la traduction usuelle. Mais, selon les dictionnaires consultés, « déployer » se traduit par un autre verbe. Comment dire autrement ? 亮 est à la fois un adjectif dont le sens est « clair, brillant » mais aussi un verbe qui signifie « révéler, montrer, faire briller ». Faire voir (tu vas voir ce que tu vas voir !) pourrait être préféré à « montrer ».

4
搂膝 empaumer genou ; pas pivoté [*]
膝拗步
lŏu xī ăo bù
leou si ao pou
lâu tất ảo bộ — idem
左右搂膝拗步
左右摟膝拗步
左右 (zuŏ yòu, tso yeou, tả hữu) est pris cette fois encore dans un sens idiomatique que je ne sais pas traduire en français d’une façon concise, élégante et précise ; dans ce cas-ci, on exécute le mouvement successivement à gauche, puis à droite et enfin à gauche.

Le Texan Richard Sears (http://www.chinesetymology.org) dit :

English Senses For (英文): lou2
to drag / to pull / to drag away / lou1 to hold up / to tuck up / to squeeze or extort ( money, etc. ) / to gather up / to collect / to rake together

English Senses For (英文): lou3
to hold in the arms / to embrace / to hug

Enserrer ? Ici : empaumer. [SOUS TOUTES RESERVES]

Pour maître J., haut gradé en jiu-jitsu et en taï-chi disciple de Chen Man Ch’in, l’effleurement du genou n’est que le résultat du passage de la main devant le genou, voire à un niveau supérieur à celui-ci et consistant à dégager sur le côté quelque chose qui attaque le ventre ou la cuisse. Pour un autre professeur, un professeur de taï-chi du style Wu (qui, simplifions, est un sous-style du style Yang), c’est le genou de de l’autre, que de sa paume on va repousser sur le côté.

Maître Yang, Jwing-Ming montre qu’on peut monter le genou dans le creux de la main, puis s’aider de celle-ci pour repousser sa propre jambe en appuyant avec la paume sur le bas du fémur. Pourquoi « enserrer » ? C’est presque ce même « lou3 » qui est utilisé pour dire une resserre à vins, autrement dit un cellier ou une cave, mot qui par extension de sens désigne le lieu d’à côté cette resserre, où beaucoup de gens peuvent venir boire ces vins et manger, autrement dit : un restaurant. Enserrer de ses bras – umarmen (en allemand) – c’est ainsi que fait la maman qui tient son enfant pour le consoler, qui l’a tenu pour l’allaiter aussi – la position est un peu différente ; umarmen – entourer de ses bras -, c’est littéralement embrasser, d’où on passe à enlacer et à étreindre. En taï-chi, l’enserrement du genou , on le voit souvent seulement esquissé par un simple effleurement, une caresse unique, la main étant à quelque distance du genou. Il n’y a pas de brossage, ce qui supposerait un mouvement de va-et-vient (puisque c’est généralement le cas quand on brosse, sauf en ping-pong quand on dit qu’on brosse la balle pour lui conférer une certaine rotation sur elle-même). Un autre sens, c’est de pousser de la paume l’intérieur du genou de l’adversaire – par exemple avec ma main gauche son genou droit. Alors, dans ce cas, on comprend bien qu’il va y avoir une rotation du buste qui va préparer le mouvement de l’autre main, la droite, celle qui va pousser l’adversaire déraciné par la main gauche et le faire tomber. On peut remarquer enfin que repousser de la paume le genou de l’autre peut suivre un coup du tranchant du pied donné sur ce même genou ou à proximité de celui-ci. Voilà pour lou xi. Ce sera donc empaumer genoux. Au pluriel ! Traduction inédite. Mais possible puisqu’en chinois les mots ont la même forme au singulier et au pluriel.  Passons maintenant à ao pu.

Ao bu, c’est un pas dont l’intention est de casser par excès de flexion ; c’est aussi un pas singulier parce que le mouvement de hanches fait attaquer le bras qui est opposé à la  jambe avancée. Ao (ào) a pour sens « casser par excès de flexion », mais aussi « défier », « désobéir ». Le même caractère (拗) se lit aussi niù et signifie « têtu », « désobéissant » ; c’est probablement le mouvement du bassin qui explique qu’en anglais la 2ème partie du mouvement s’appelle twist step . La montée de la jambe jusqu’à placer le genou dans le creux de la main, est illustrée par Maître Yang, Jwing-Ming dans plusieurs de ses livres. Le pas brisant qui suit lou xi déracine l’adversaire. Ensuite, on le pousse pour le faire tomber. Cette fois encore le mouvement part du bassin.

Le ao3 utilisé par Yang-Cheng-Fu dans le livre de 1936 (bénis soient ceux qui l’ont scanné et mis gracieusement sur l’internet à la disposition du public) est celui-ci :

Le dico chine nouvelle le donne comme étant un adjectif et une variante de celui-ci : 

— qui, quand il se prononce ao3 veut dire « irrégulier » ; et qui peut aussi se prononcer ao1 avec le sens de « désobéir » et niu4 avec le sens de « têtu » –.

Cf.

http://www.chine-nouvelle.com/outils/dictionnaire.html?dico=%E6%8A%9D

et

http://www.chine-nouvelle.com/outils/sinogrammes.html?q=%E6%8B%97

Le Texan Richard Sears (http://www.chineseetymology.org) renvoie au site chinois http://www.zdic.net qui donne les 3 prononciations ao3, ao1 et niu4 (on peut les entendre !), mais guère plus.

On trouve aussi dans le dictionnaire Chine nouvelle que quand il se prononce ao1 (āo) peut être un substantif (un nom) qui a le sens de « bois courbé » et est un mot de la langue littéraire.

Ici comme « ao  » précède « bu » et que ces deux mots à eux seuls forment une unité de sens, « ao » est adjectif, « bu » étant un nom.

Aussi, pour traduire « ao bu  » on pourrait penser à « pas irrégulier », « pas inverse », « pas singulier » mais ce n’est pas convaincant. En anglais, 2 expressions simples équivalent à 2 sens de « ao bu  » : 1)  » cross step » parce que c’est avec la main arrière qu’on pousse l’adversaire après avoir fait un pas en avant ; 2)  » twist step » à cause de la rotation du bassin au moment de cette avancée – et que c’est d’elle que part toute la force [cf. ce que j’ai mis en exergue de l’article Yang24 :  » the waist is the commander of the body« . A ce jour – 10 novembre 2012 -, la recherche de la meilleure expression française n’est donc pas encore terminée !

[*] Pivoté : c’est le bassin qui pivote de 45° (l’aile iilaque AR pivote vers l’AV). Rotation des épaules, éventuellement, ensuite, de 45 autres degrés dans le même sens. Une fois que le pied AV a touché terre (après lou xi), les deux pieds restent fixent au sol pendant la phase ao bu du mouvement.

5
手挥琵琶 jouer du p’ip’a
手揮琵琶
shŏu huī pí pá
cheou houei p’i-p’a
thủ huy tỳ bà — idem
huī = v. 1. agiter, brandir ; 2. diriger (==> conduire ==> faire aller). Le p’ip’a est un luth vertical (cf.: http://www.youthyear.com/cg/yy-cg23.htm ). Connaissant le mouvement, nous retiendrons le sens 2, d’où cette traduction littérale : = les mains font aller le p’ip’a (c’est-à-dire font aller de la musique en se servant du p’ip’a). Autrement dit : jouer du p’ip’a.
6
撵猴 à reculons, repousser le singe
dăo niăn hóu
dào niǎn hóu
đảo niệm hầu — idem
dào = marcher en arrière (placé en tête de phrase ==> au vu du sens de ce mot, indique une circonstance ==> = en marchant en arrière ==> = à reculons) ; niǎn = to expel, to oust ; hóu = monkey.

variante prosaïque, 100% vocabulaire technique, pas poétique du tout : à reculons, rotation des bras

(右 \ 左 \ 右 = droite, gauche, droite – du nom du bras qui termine chaque partie du mouvement par une poussée de la paume vers l’avant).

 

左右倒 (trad.) = zuŏ yòu dào zhuăn gōng
左右倒 (simpl.1)
= zuŏ yòu dào zhuăn gōng
左右倒 (simpl.2)
= zuŏ yòu dào juǎn gōng
左右倒卷 (simpl.3)
= zuŏ yòu dào juǎn gōng

= = zhuǎn
1. tourner / retourner
2. transmettre
1./ to convey / to forward (mail) / to transfer / to turn / to shift ;
2./ to revolve / to turn / to circle about / to walk about / classifier for turns: revs / classifier for repeated actions

= = juǎn
to roll (up) / to sweep up / to carry on / roll

rouler, enrouler ; enlever. – n.: rouleau
être contraint par la force (littéraire)

source : http://www.mdbg.net/chindict/chindict.php?page=worddict&wdrst=1&wdqb=%E6%8D%B2

7
左揽雀尾 saisir la queue de l’oiseau, à gauche
左攬
zuŏ lăn què wĕ (peng, lu, ji, an)
tso lan ts’iue we
chuyển thân ; tả lãm tước vĩ (bằng, , , án) — idem
L’indication « tourner le corps » (chuyển thân) de la leçon sino-vietnamienne, entre les figures 7 et 8, c’est un 1/2 tour.
Si on le considère comme faisant partie de la figure 8, celle-ci n’est plus l’exacte symétrique de la 7.
Cette leçon est judicieuse. Et nous la retiendrons : nous ajoutons zhuan chen devant le nom de la figure 8, modifiant ainsi le nom fourni par nos 2 sources de référence, et ce par souci pédagogique, pour une meilleure concordance du nom de la figure et des mouvements à réaliser pour son exécution.Précisons de quel genre d’oiseau il s’agit. En chinois, le mot què est un élément formant des noms vernaculaires de nombre de passereaux (tels que le moineau, le pinson, la mésange, la bergeronnette, l’alouette) mais il s’applique aussi à des oiseaux plus gros et qui ne sont pas des Passériformes : le corbeau, la pie, l’épervier (ou le faucon – il faudrait vérifier), le paon. Il s’agira donc d’un oiseau de petite taille ou de taille moyenne. Mais pas d’un grand oiseau comme sont l’aigle ou le flamant. Voici des oiseaux qui ne sont pas des què : la grue, le phénix, l’aigle, le canard mandarin, l’hirondelle. A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas si tous les oiseaux sont des niao ou certains seulement. Ici, le petit oiseau, c’est l’adversaire, et la queue de cet oiseau que l’on va prestement et habilement saisir pour la tirer et d’un mouvement de hanches entraîner l’adversaire vers le bas et l’arrière et le faire tomber, c’est son bras.
8
右揽雀尾 saisir la queue de l’oiseau, à droite
右攬雀
zhuan chen yòu lăn què wĕi
zhuan chen yeou lan ts’iue wei
hữu lãm tước vĩ (bằng, lý, tê, án) — à 3 h
< bằng, lý, tê, án > est le nom des 4 parties de la figure lãm tước (ou épelé v y tilde au lieu de v i tilde ?).
9
单鞭 un coup de fouet
單鞭
ān biān
tien pien
đơn tiên — à 9 h
鞭 =
1./ tout instrument servant à fouetter : fouet, martinet, cravache, badine… (en anglais : whip) ;
2./ baguette (de chef d’orchestre) ;
2./ coup de fouet (en anglais : whip, également ; mais aussi lash) ;
3./ fouetter, flageller, cravacher, cingler…
Sur les fouets, voir cette note encyclopédique, en anglais : http://www.answers.com/topic/whip单= unique, simple (par opposition à double ; a fortiori par opposition à plusieurs).

Cette leçon de maitre Jean-Jacques Galinier
(vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=9eRZaSsyVnU&feature=related )
m’a fait comprendre que la bonne traduction de biān (pien) n’est pas fouet mais coup de fouet
et que dān (tien) est mis pour insister sur le singulier
(en effet, en chinois, les mots ont même forme au singulier et au pluriel ;
il faut donc bien préciser le singulier d’une manière ou d’une autre, quand on en a besoin).

La traduction à laquelle j’avais pensé tout d’abord, fouet (fait) d’une seule pièce – tel que le bull whip ou le snake whip, termes nord-américains qui n’ont pas d’équivalent en français (j’ai pensé un moment à « une cingle », doublet de « une sangle » et ayant même étymologie latine, cingula, n.f., qui a donné cingle,n.m., qui a le sens de méandre entre des rochers – on connaît ceux de la Dordogne à Montfort et à Trémola), cette traduction est l’une de images à laquelle peut faire penser le mouvement, mais ne doit pas être retenue.

Simple fouet non plus, parce que ça ne veut rien dire.

J’ai pensé à « armer un coup de fouet » et il y a de cela dans le mouvement du bras droit, qu’on élève en formant de la main droite un bec de grue, si on fait le mouvement à gauche, et qui s’appelle à gauche car au final on pousse de la main gauche.

La vidéo de J.J. Galinier insiste sur le double mouvement de pivot du bassin, à droite, puis à gauche, dans ce cas que nous venons de prendre pour exemple.

Est-ce à dire qu’on a le même mouvement que dans ye ma fen zong (le cheval sauvage désunit sa crinière) ? Non, parce que dans dan bian, on fait pivoter le bassin dans un sens, puis dans l’autre. Et parce qu’on ne dirige pas le mouvement des bras de la même façon, une fois qu’on leur a donné, depuis le bassin, un impulsion

Une fois de plus, ici, on applique le 1er commentaire du 3ème principe de Yang, Cheng-Fu (détendre la taille) : the waist is the commander of the body.

Si on est entraîné à la pratique du taiji et qu’on a acquis sur le tas – la pratique est la seule méthode efficace – l’art de ressentir la circulation du qi, alors on le send partir vers la main droite si on tourne le bassin vers la droite et qu’on lève la main droite  vers l’arrière. La formation du bec de grue, on va la réaliser en pliant sèchement le poignet droit. Symboliquement, ainsi, on place un panneau de sens interdit ou d’impasse devant le qi. Le poignet qi repart de l’autre côté, revient vers le ventre et prend son virage dans le haut du ventre et repart dans le bras libre, détendu, qui s’étend et pousse. (Sortie de force possible mais pas obligatoire : à contrôler ; s’exercer).

En allemand, le fouet, c’est Petzsche. Et le verbe pour battre, au sens d’assener des coups, c’est schlangen. Qui peut aussi être utilisé pour rendre « cingler ». Je dirais donc, pour faire comprendre la métaphore de la circulation du qi, que je viens de décrire : S wie schlangen. Car le qi, on le fait partir d’un sens, puis d’un autre, en synchonisant l’inversion de sens avec la cassure du poignet (pour formation du bec de grue) et l’inversion du sens de rotation du bassin, et le changement de sens du souffle (de l’inspiration à l’expiration).

Les élèves avancés pourront constater que c’est là un premier exercice de fa jing, me semble-t’il.

Une autre explication du sens du nom du mouvement, c’est celui que fait le bassin, comme ferait celui d’un gamin qui s’amuse à faire ricocher des petits cailloux plats sur la surface d’un étang, mais gamin qui ferait partir son mouvement du bassin et non pas du bras, lequel mouvement du bras est bien analogue à celui que le bras effectuerait si le gamin maniait un fouet au lieu d’un caillou, n’est-ce pas ? Ici, c’est tout le haut du corps qui pivote dans un sens puis dans l’autre. Tout l’art de l’entraînement à l’exécution du mouvement consiste à faire passer de vide à plein le statut du bras arrière, puis à vide, tandis qu’on fait passer de vide à plein le statut du bras avant.

Distinguer le plein et le vide : 4ème principe de maître Yang, Cheng-Fu.

10
云手 les mains nuages
雲手
yún shŏu
yun cheou
vân thủ — à midi
Litt.: (comme si elles étaient des) nuages, (mouvoir les) mains
十一 11
un coup de fouet
單鞭
dān biān
tien pien
đơn tiên — 9 h
Bonjour, Monsieur, j’ai trouvé une traduction de 单鞭 qui me satisfait , et comment la justifier.
单鞭 = coup de fouet. Au singulier. Et usité au singulier seulement et ne pouvant être usité qu’au singulier.
Car 鞭 à la fois fouet et coup de fouet ; et car en chinois les mots ont même forme au singulier et au pluriel ;
et parce que 单 = simple, unique, par opposition à double, à plusieurs, à multiple (et probablement à composé).
Si le nom 鞭 est pris dans le sens de fouet et qu’on le qualifie par l’adjectif 单, alors 单鞭 peut être pris dans le sens de « fouet d’un seul tenant » – dont je cherchais le nom – mais qui à proprement parler n’en sont pas car les bull whips et snake whips ont quand même un manche,même s’il est de cuir tressé et même si la lanière n’est pas rapportée dessus : ils ne sont pas constitués que d’une lanière.
Si 鞭 est pris dans le sens de coup de fouet, alors 单, à mon avis, sert à marquer le singulier : un coup de fouet, un seul.
Le mouvement du bras qui se lève nous trompe. C’est le mouvement du bassin qu’il faut prendre en considération. Schématiquement : une rotation de 45° dans un sens, suivie d’une rotation de 45° dans l’autre.
Donnez un coup de fouet horizontal ou oblique, devant vous, en faisant partir le mouvement du bassin et non pas ni du bras ni du tronc… Essayez et vous ressentirez la sensation juste.
Le même exercice peut être effectué lorsque vous jouez à faire ricocher des pierres plates sur la surface de l’eau d’un étang.
Ici, le nom du mouvement s’applique au mouvement du bassin (the waist is the commander of the body – c’est le 1er commentaire de l’un des 10 principes édictés par Yang, Cheg-Fu dans les années trente).
Un bras menace comme s’il armait un coup de fouet et dont part en arrière, mais c’est l’autre bras qu’on envoie devant et avec lequel on pousse ensuite.
On donne l’impulsion au bassin, rotation dans un sens puis dans l’autre, on laisse les bras souples et on les laisse partir tout en les guidant par l’intention que je viens d’indiquer.
C’est ainsi qu’on fait circuler l’énergie qu’on a donnée par l’impulsion, et qu’on peut renverser l’adversaire surpris.
Cet exemple vous révèle des éléments de l’essence du taï-chi-chuan martial et de santé.
Merci d’avoir participé à l’avancement de ma réflexion. Et… bonne année lunaire du dragon !
(Lettre ouverte du 28 janvier 2012 à un internaute qui au XIX ou au XVIII° siècles aurait pu être chef d’une corporation de cochers ou d’une guilde de postillons).
十二 12
高探马 quant à la hauteur, évaluer le cheval
高探馬
gāo tàn mă
kao t’an ma
cao thám mã — idem
Litt.: (au niveau) haut étendre-la-main-vers (le) cheval
(haut = au niveau haut = jodan, en japonais).cf.: http://www.chipellis.com/Pictures/comparitive-pics/YCFandDYJ/YCF%20and%20DYJ%20Compare.htm (–> section 2)

présenté comme mouvement venant à la suite des mains-nuages, par maître Yang, Cheng-Fu et par son disciple maître Tung. Rien à voir ni avec flatter l’encolure du cheval ni avec poser la main sur ledos du cheval – quoi que Yang Cheng-Fu le fasse. La main repose sur le flanc du cheval ou pourrait se poser contre ce flanc : on tient l’adversaire à distance. La caresse du flanc du cheval correspond au mouvement de la main droite, si c’est celle qu’on a avancé vers le cheval, mouvement du centre vers l’extérieur au début du mouvemement suivant, qui est un cercle des bras avec rassemblé des mains, avant extension de celles-ci (repoussé bilatéral simultané au repoussé du pied, qui s’exécute devant soi. On se sera donc placé auparavant face à la bonne direction).

high pat on horse – toiser le cheval – (de) haut /  jauger (mais aussi : scruter [le paysage] et chercher des yeux ; puis surveiller dès qu’on a trouvé) | cheval

探    tàn    to explore
探    tàn    to scout
探    tàn    to search out
探    tàn    to stretch forward
探    tàn    to visit

tàn mă = mouted scout (arch.) et gāo = haut

十三 13
右蹬 repousser du pied droit
右蹬腳
yòu dēng  jiǎo
yeou teng tsiao
hữu đăng cước — à 10 h 1/2
右蹬脚

右蹬脚 = yòu  dèng jiăo

脚    jiăo    CL: 雙 or 双 [ shuang1 ] , 隻 or 只 [ zhi1 ]  –>  双 est donc un classificateur ! (utile pour la 14)
脚    jiăo    base
脚    jiăo    foot
脚    jiăo    kick
脚    jiăo    leg

蹬    dèng    to step on
蹬    dèng    to tread on
蹬    dèng    to wear

右蹬腿

右蹬腿 = yòu dèng tuĭ

十四 14
双峰贯耳 aux pics jumeaux encorder les oreilles
shuāng fēng guàn ĕr
chouang fong kouan eul
song phong quán nhỉ — à 10 h 1/2
(*) COMMENTAIRE A RE-ECRIRE : pic au sens de montagne, pas au sens d’outil ; deux pics voisins et semblables transpercent les oreilles (de l’adversaire), c’est-à-dire lui crèvent les tympans. Ces pics jumeaux sont les poings de l’attaquant, ceux de la personne qui exécute la séquence de taï-chi. Quand ces poings s’écartent, les oreilles sont comme enfilées sur un fil invisible qui va d’un poing (d’un pic) à l’autre. En Chine, les hommes préhistoriques perçaient les coquillages et les enfilaient en passant un cordon à travers les trous puis en en nouant les extrémités. Cela servait de monnaie. D’où que les pièces de monnaie anciennes étaient frappées percées d’un trou. Etant donné que guan4 signifie à la fois transpercer et relier, la traduction proposée est une traduction simplifiée. Car un autre sens possible de la phrase est : aux pics gémeaux relier les oreilles. On a préféré cependant mettre l’accent sur l’attaque plutôt que sur l’alignement des poing et des oreilles. Les reliefs calcaires de Chine comportent des paires de sommets voisins et aux formes identiques, shuang1 feng1, en chinois. Comment traduire cela ? « Pics doubles » supposerait une réplication de la montagne, ce qui est impossible). On pourrait dire ausi des pics bessons, en empruntant « besson » à George Sand (cf. le début de la petite Fadette. Besson vient du latin bis : double, répété) ; d’ailleurs, ça se dit comme cela en espagnol ! « Pics gémeaux » est attesté dans un récit de voyage écrit en français et qui a été publié en 1822. Mais l’usage contemporain, même s’il paraître bizarre au premier abord, est de dire « pics jumeaux ». Le mont à cime double (shuang1 feng1 shan1 ?) – plus brièvement, la double cime , c’est le surnom du mont Parnasse, qui en Grèce surplombe la ville de Delphes. On lit que cette montagne symbolise l’union de la lune et du soleil et qu’elle est le séjour des Muses, inspiratrices des poètes. Traduire shuang1 feng1 par un singulier (double cime) plut&ˆt que par un pluriel (pics bessons, pics gémeaux ou pics jumeaux) rend compte de l’unité de la montagne, de l’unité du propre corps de l’attaquant – le pratiquant de la séquence de taï-chi – qui forme les deux sommets avec ses poings en érigeant ses avant-bras – et ceux-ci encadrent la tête de l’adversaire, alors que si l’on traduit par un pluriel on se demande d’où viennent ces pics jumeaux, qui semblent étrangement venir de nulle part, surgir mystérieusement du néant. Traduire par cime plutôt que par pic évite aussi toute confusion entre le pic (le sommet pointu d’une montagne) et le pic (l’outil). Dans la traduction en français, le complément d’instrument, ici, pourrait être introduit par la locution « au moyen de » ou par la préposition « avec ». L’introduire à l’aide de « au moyen de » donnerait une phrase de style écrit, précise mais peu facile à mémoriser. L’introduire avec « avec » sera la bonne solution car on aura une phrase simple, et du niveau de langue adéquat. Toutefois, puisqu’en français le complément circonstanciel d’accompagnement (ex. : avec Untel) et le compl&eanbsp;e corbeau, la pie, ltd (vid#39;ai penskao tˆcute;ment circonstanciel d’instrument (ex.: avec un piolet) ont même forme, en français on ne construira pas la phrase comme en chinois. En chinois, ce complément de moyen est en début de phrase, il précède le color:#ff0000;#39;autre. Et parce qu/prsquo;est l#39;une corporation de cochers ou dspan style=verbe — il peut aussi avoir fonction de sujet, selon le sens qu’on donne au verbe (!), mais passons –, en français, si on le met en début de phrase : « avec… », il y a ambiguïté sur la nature du complément, ambiguïté qui ne peut être levée que par la suite de la phrase. Or, comme ici, on a une allégorie — la double cime est prise dans un sens figuré — littéralement : imagé — c’est ajouter une difficulté supplémentaire à la compréhension de la phrase que de placer ce complément en tête de phrase. Il faut donc le placer, ce complément, en fin de phrase, car le verbe crever (on a preféré crever – qui s’applique ici, cf. : crever les tympans – à transpercer – percer (les tympans) et entrer (dans la tête) et passer au travers (de la tête par le conduit auriculaire) avec idée que les deux oreilles pourraient être comme des pinces à linge placées sur une corde à linge fixée aux deux sommets) appelle plus un complément d’instrument qu’un complément d’accompagnement. D’où qu’on a préféré écrire « crever (les oreilles) avec une cime double » plutôt que « au moyen d’une cime double, crever (les oreilles) » et de préférence à « à l’aide de deux pics jumeaux, transpercer les oreilles » [traduction qui évoque aussi le percement du lobe des oreilles… alors que ce n’est pas de cela du tout qu’il s’agit].

Enfin, on notera qu’en Chine, s’il y a des pics jumeaux, il y a aussi des pics triplés, comme on peut le voir à l’arrière-plan de cette photo de nu : http://www.zgmeinv.com/jpart/zhaopian/20110510/23020_45.html .

Phrase homophone (variante) :

貫耳

Deux vents (contraires) enfilent les oreilles (**) .

(**) avec allusion possible à des rumeurs contradictoires concernant quelqu’un et qui nous viennent aux oreilles. Avec allusion aussi à l’air déplacé par les poings qui viennent simultanément frapper les deux oreilles de l’adversaire. On cherche à lui éclater les tympans. Si on n’arrive pas à aller toucher les oreilles, on peut frapper aux tempes.

Attention ! En taï-ji-quan, à l’entraînement, on travaille seul ou on fait très attention à respecter l’intégrité physique et pyschologique de son adversaire si on en a un, évidemment. Ce doit être une règle absolue.

fēng = pic, cime, sommet

fēng = vent ; style, pratique

= shuāng =
( adj. )    1. deux / double ;  2. pair
( spéc. )    paire / couple

= traverser / pénétrer

=  ěr = oreille(s)

贯    guàn    string of 1000 cash
贯    guàn    to pierce through
贯    guàn    to string together

如雷贯耳
rú léi guàn ěr

=> comme le tonnerre, venir aux oreilles (et entrer dedans, y pénétrer)
cf. : http://www.chine-informations.com/chinois/outils/chengyu/index.php?chengyu=%E5%A6%82%E9%9B%B7%E8%B4%AF%E8%80%B3

雷管
léi guǎn
detonator
fuse

如雷贯耳 (simpl.)
如雷貫耳 (trad.)
rú léi guàn ěr
like thunder piercing the ear
=
a well-known reputation (idiom)

http://www.21ccvn.com/tool-search-zidian-e8bdb0 dit :

——清·薛福成《观巴黎油画记》 轰雷贯耳 hōngléi-guàn’ěr

〖likethunderpiercingtheear-speakofsb.’sname〗雷声贯入耳朵

轰 = bang, boum, explosion…

雷 = terrific, thunder

贯 = to pierce through, to string together

耳 = ear

1./ le coup de tonnerre vient jusqu’à (mes) oreilles
(et le chinois précise : et y pénètre [donc je l’entends]
alors qu’il avait sous-entendu ce qu’explicite le français
et qui est l’action qui précède celle de pénétrer : celle de venir jusqu’à].
2./ comme un coup de tonnerre, venir jusqu’aux oreilles ;
(les 2 traductions sont possibles car grammaticalement
il y a 2 possibilités d’analyse logique de la phrase :
a) sujet, verbe, complément
(d’objet direct ou indirect, voire circonstanciel de lieu selon la traduction qu’on fait du verbe !)
b) complément circonstanciel (de comparaison), verbe, complément (comme ci-dessus).

Finalement, je change cimes en pics jumeaux car pic est concret et cime abstrait et que le verbe crever est une action concrète. Je mets « ses » au lieu de « les » ou « des » pour la même raison que j’ai mis « sa crinière » au lieu de « la crinière », ci-dessus : le français a besoin d’indiquer d’où viennent ces pics. L’adjectif possessif indique qu’il appartiennent à celui qui fait l’action (en fait oui, car c’est lui qui les forme). Donc ils ne viennent pas d’on ne sait où. Question qui se pose en cas d’absence du possessif et dont l’absence de réponse donne à la phrase un tour étrange.

十五 15
转身左蹬脚 demi-tour ; repousser du pied gauche
轉身蹬腳
zhuăn shēn zuǒ dèng jiăo
tchouan chen tso teng tsiao
chuyển thân ; tả đăng cước — à 7 h 1/2
十六 16
左下势金雞独立 à gauche : posture basse ; (le coq d’or) debout sur un seul appui
左下勢金雞 獨立
zuŏ xià shì dú lì
tso hia che tou li
tả hạ thế độc lập — à 6 h
(le pied AR se pose à  2h et le regard tourne de 7h1/2  à 3h en passant par 6h).
= le serpent qui rampe ; le coq d’or sur une patte
(à gauche, car bien que le corps soit tourné vers la droite au début du mouvement, le pied gauche est le pied d’appui tout au long de celui-ci, tant pendant la 1ère partie de la figure – le serpent – que pendant la 2ème – le coq faisan).金雞 獨立 jīn jī dú lì

(tả hạ thế) kim kê độc lập  =  (zuŏ xià shì) jin ji dú lì = (posture basse, à gauche); le coq d’or debout sur une patte.

十七 17
右下势金雞 独立 à droite : posture basse ; (le coq d’or) debout sur un seul appui
右下勢金雞 獨立
yòu xià shì dú lì
yeou hia che tou li
hữu hạ thế độc lập — à 12 h
(coup d’oeil en AR jusqu’à 10h 1/2 en passant par 0h (=12h), puis retour du regard en AV, dirigé vers 3h).
十八 18
穿梭 la dame de jade enfonce (sa) navette
穿梭 左右…
yù nǚ chuān suō
yù nǚtch’ouan so
ngọc nữ xuyên thoah —  à 4 h 1/2 puis à 1 h 1/2
L’idéogramme chinois 穿 , comporte, dans sa partie supérieure, le dessin d’un abri sous roche (deux personnes sous un toit) et dans sa partie inférieure, une dent. D’où : introduire, entrer, pénétrer, faire entrer, faire pénétrer, enfoncer. « Lancer la navette » est une traduction impropre parce qu’elle est en rapport avec les métiers à tisser industriels nés au XVIII° siècle et pas avec le geste qu’effectue le tisserand sur les métiers à main. Manoeuvrer exprime cette action effectuée à la main : entrer, pousser et conduire ; préparer ce mouvement, aussi. La navette porte le fil de trame et le tisserand l’introduit dans la foule, espace aménagé à cet effet entre deux nappes de fils de chaîne, et la conduit dans ce passage jusqu’à l’en faire ressortir de l’autre côté. Puis le tisserand échange la position des deux nappes et repasse sa navette dans l’autre sens. Une fois passée la navette dans la foule et donc le fil qu’elle porte, le tisserand tend le tronçon de ce fil qu’il vient de passer dans la foule et le tasse contre son voisin, celui du précédent passage de la navette dans la foule. A Marle (Aisne), au musée des temps barbares, où sont présentées des reconstitutions des métiers à tisser des temps mérovingiens, on voit que la pièce de tissu grandit depuis le haut du métier, au fur et à mesure du tissage. Dans le mouvement de taï-chi, un bras tasse le fil précédemment tissé tandis que la main de l’autre bras pousse la navette. Sens martial : avec un bras bloquer quelque chose qui vient d’en haut en repoussant légèrement, ou appliquer son bras sous le bas du visage de son adversaire et lui repousser la tête en haut et en arrière ; et de l’autre bras frapper du poing au flanc. Ces deux mouvements de bras profitent de l’énergie cinétique qui naît du mouvement de rotation des hanches autour d’un axe vertical. Si le coup de poing est donné à un niveau assez bas, compris entre le bas des côtes et le haut du bassin, alors le poing peut entrer dans le ventre par le côté, et ce d’autant mieux que le tronc (de l’adversaire) a été mis en extension par le mouvement de l’autre bras. Le sens martial de la variante qu’on voit généralement effectuée en taï-chi ne comporte pas d’atemi, mais deux déséquilibres : la main haute pousse l’adversaire en arrière en s’appuyant sur le haut de sa poitrine, la main basse pousse l’adversaire sur le côté en s’appuyant sur son côté.
– Le jade est la pierre précieuse de l’empereur. La dame de jade est un être céleste. D’où que j’ai traduit nü par dame plutôt que par femme ou par fille.

– J’ai mis « sa navette » au lieu de « une navette » pour que la traduction française soit un alexandrin. Le possessif n’est pas dans le chinois, mais il ne s’agit pas de n’importe quel navette : il s’agit de la navette du métier à tisser sur lequel la dame de jade s’est installée pour travailler. Et donc, pendant ce travail, c’est son métier et c’est sa navette. On peut donc utiliser l’adjectif possessif « sa ».

xuyên
percer; traverser
ánh_sáng xuyên bóng_tối : lumière qui perce les ténèbres
Viên đạn xuyên qua tường : balle qui traverse un mur
Đường_xe_lửa xuyên Xi-bia : chemin de fer qui traverse la Sibérie; chemin de fer transsibérien
(med.) transfixiant; térébrant
Đau xuyên : douleur transfixiante; douleur térébrante
(phys.) pénétrant
Tia xuyên : rayons pénétrants

 

十九 19
海底针 une aiguille au fond de la mer
海底針
hăi dĭ zhēn
hai ti tchen
hải để châm — à 3 h
N.B. ce « fond de la mer », c’est le périnée.

Sur l’internet, on trouve des fautes même sur des sites sérieux qu’on peut prendre comme sites de référence.

Par exemple, au lieu de
= hăi dĭ zhēn = l’aiguille au fond de la mer
correct,
on peut trouver
= hăi dì zhēn = l’aiguille d’Haïti
fautif.

hăi = sea, ocean — dĭ = bottom, base — zhēn = pin, needle

二十 20
闪通臂 en un éclair (soudainement), ouvrir les bras
通臂
shan tong bì
chan t’ong pi
thiểm thông tý  / phiến thông bối — à 3 h

shān (éventer) OU shàn (éventail) ; tōng (passer à travers ; mener à ; tout) ; bèi (le dos, l’arrière, de qqn ou de qqch) ; (maître Yang, Cheng-Fu) ==> litt.: (ouvrir un) éventail vers l’arrière [cette phrase se comprend grâce à la photo du livre de Cheng-Fu de 1936 ou du dessin de son livre de 1934 : de son bras gauche tendu devant lui, il tient son adversaire en respect, et ce bras reste fixe tandis que la main droite décrit un arc de cercle qui va vers l’arrière en partant de la main gauche et en passant au-dessus du front. Ainsi, on peut considérer le bras gauche comme une branche de l’éventail, une branche fixe, et le droit comme l’autre branche extrême de l’éventail, la branche mobile, la manoeuvre de laquelle déploie l’éventail, et le déploie de l’avant vers l’arrière, dans un plan vertical].

Une fois l’éventail imaginaire déployé, l’avant-bras gauche peut être plié d’un 1/4 de tour par rotation autour du coude — l’avant-bras était horizontal ; il devient vertical. On est alors dans la position « haut les mains » illustrée car le caractère shan, voir ci-après.

Voir les photos pour les déplacements de poids du corps et la suite du mouvement des bras, bref l’enchaînement avec le mouvement suivant, où j’ai traduit « rotation du corps » par 1/2 tour alors qu’en réalité il y a un 1/4 tour dans ce mouvement-ci et 1/4 tour dans le suivant.

山通臂

shān tōng (open) bì ; (maître Tung) ==> (mis pour shan zi tong bi) : en forme du caractère « montagne » (c’est un trident), ouvrir les bras.

en un éclair, ouvrir les bras
« L’éventail dans le dos » se dit aussi, à cause que c’est la traduction d’une phrase homophone en chinois

= = shǎn = v.: 1. s’esquiver ; 2. briller / étinceler

= shān = v.: 1. éventer ;  2. susciter / agiter

= shàn = n.: 1. éventail ;  2. battant (de porte) / spéc.: se dit d’une porte une fenêtre
[équivaut alors à : 门 une porte, par exemple]

= tōng =  v.:  1. passer librement ;  2. déboucher ;  3. mener à ;  4. communiquer / imformer ; 5. connaître / comprendre à fond. / adj.:  1. logique ;  2. commun ;  3. tout / entier

= bì = bras

= bēi = v.: porter sur le dos / n.: 1. dos de l’homme ; dos, revers, verso d’un objet.  2. au dos / derrière

通臂 = shăn tōng bèi = shan tong bì

二十一 21
转身 拦捶 1/2 tour, écarter, bloquer, frapper
轉身
zhuan shen ban lán chuí
tchouan chen pan lan tch’ouei
chuyển thân ; ban, lan, chùy — à 9 h
http://www.lp023.com/bbs/ShowPost.asp?PageIndex=2&ThreadID=87253

http://www.zdic.net/zd/zi/ZdicE5ZdicBCZdic8F.htmnbsp;

Pour ban1, certaines sources chinoises donnent au lieu de . Quel est le bon caractère ?

ou ?

bān
to draw out
to pull
to turn

(source : HKTV)

tirer à soi

(source : agence Chine nouvelle)

bān
to apply indiscriminately
to copy mechanically
to move
to remove
to shift
to transport

(source : HKTV)

1. déplacer / remuer
2. déménager / emménager
3. copier servilement

(source : agence Chine nouvelle)

Etymology :

Phonetic Signific, something done with the hand 扌手 – pull


Phonetic Signific, something done with the hand 扌手 – transport

(source : Richard Sears – http://www.chineseetymology.org)


=

cut off
hinder

(source : HKTV)

barrer / bloquer

(source : agence Chine nouvelle)

Il n’y a pas de « tirer » (to wrench = tirer violemment, arracher) dans ce mouvement-ci. Le retrait du poing, une fois le coup de poing donné (chui2), il est dans le mouvement suivant.
Donc, le bon caractère est ; et est fautif.

NB. Maître Yang, Jwing-Min précise, dans le livre qu’il a consacré à la forme Yang longue, que ban1 est un écarter vers le bas [traduit ici par « écarter »].

Le « lan » est un « bat-seng » (terme sino-vietnamien qui signifie un coup en revers – c’est le dos de la main qui frappe en écartant) [traduit ici par « bloquer »].

L’école de Maître Li-Deyin et Christian K. montrent un coup de poing direct donné par le poing droit tandis que le site du sport au collège montre un direct du gauche.

Cette variante me paraît meilleure car plus économe de mouvements, tant pour l’exécution de cette figure-ci que pour celle de la suivante, et donc plus rapide dans l’attaque.

(*) NOTE LINGUISTIQUE : on trouve aussi, dans les transcriptions en sino-vietnamien thùy et trùy. Cette hésitation entre le ch rétroflexe (le ch est rétroflexe en pinyin – rétroflexe, c’est comme le parler avec un patate chaude dans la bouche, le parler de Valéry Giscard d’Estaing) confirme ce qu’indiquent d’autres indices : le tr en vietnamien, c’est le j du pinyin et ce sont des t mouillés.

二十二 22
pour ainsi dire apposer des scellés, comme quand on (veut garder) fermé
如封似
fēng sì bì
jou fong sseu pi
như phong tự bế — idem
= as, as if, such as ;
fēng = to confer, to grant, to seal ;
= like, pseudo-, to appear, to resemble ;
= obstruct, shut, stop up, to close (idée d’un hallebardier qui interdit et bloque l’accès à la porte devant laquelle il est en faction).un excellent outil pour la traduction mot à mot du chinois vers l’anglais : http://www.mdbg.net/chindict/chindict.php

Le mouvement, c’est 1.) tirer / ramener (ce qui peut faire croire à la fin) ; puis 2.) pousser (an)

V. aussi :
http://www.taichichuaninternational.com/comparison_hand_form.pdf (dernière figure de la 1ère série)
et
http://garytam1977.mysinablog.com/index.php?op=ViewArticle&articleId=1034439

虎口

hǔ kǒu
(n.)
1. gueule du tigre / lieu dangereux
2. partie de la main entre le pouce et l’index

二十三 23
十字手 croiser les mains
十字手
shí zì shŏu
che tseu cheou
thập tự thủ — à midi
Le caractère + (c’est 10), les mains = les mains en croix
二十四 24
fin
shōu shì
cheou che
thu thế — idem
shōu
(v.)
1. recevoir
2. rassembler / recueillir
3. récolter
4. terminer / cesser
(n.)
1. revenu
2. récolteshì
(n.)
1. puissance / force
2. tendance
3. configuration
4. situation

收拾 shōu shi to put in order, to tidy up, to pack, to repair, to punish (colloquial), to manage
(
source : http://hktv.cc)

收成 shōu chéng harvest

00
retour au départ
huán yuán
houan yuan
hoàn dáng

1. retourner / regagner
2. rétablir
3. rendre / rembourser

(adj.)
1. primitif / originel
2. brut
(n.)
1. pardon / excuse
2. plaine

L’académicien Michel Serres a dit (en mars 2011, à Bercy)  :
« Il n’est pas vrai qu’il puisse y avoir une traduction d’une langue dans l’autre.
Chaque concept à un sens, une sorte d’aire sémantique qui n’est pas transposable dans une autre langue.
Une langue est un point de vue sur le monde, un point de vue unique. ».
(Cité par le CIGREF in http://www.histoire-cigref.org/blog/la-langue-de-l’informatique ;
en vidéo : http://fr-fr.facebook.com/video/video.php?v=205398976154262&oid=199288916446&comments).